Croire malgré tout – La foi qui tient dans la souffrance
(Habacuc 1:2-3; 2:2-4, Luc 17:5-6)
Les textes d’aujourd’hui nous rappellent une dure réalité : l’homme vit entouré de difficultés et de souffrances depuis la chute d’Adam et Ève.
Et la vie chrétienne n’est pas exempte de ces épreuves.
Mais les textes bibliques nous enseignent que Dieu veut les vivre avec nous, nous apporter la paix dans la souffrance et même la joie au milieu d’elle, si nous avons la foi.
Est-ce vraiment le cas dans notre vie ?
IL Y A DES FOIS OÙ DIEU SEMBLE ABSENT OU SILENCIEUX
Dans notre vie de tous les jours, comme dans celle d’autres croyants avant nous, la souffrance est bien présente : Job, Joseph…et même Jésus, qui a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Nous ressemblons tellement au prophète Habacuc, avec nos « jusqu’à quand ? » et nos « pourquoi ? ».
Parfois, il nous semble que le mal s’acharne sur nous.
Le peuple de Dieu souffrait aussi : il était brutalisé et méprisé, et cela devient encore plus dure quand il est fait par une nation idolâtre mais puissante, Babylone.
Habacuc 1:2-3
Combien de temps, SEIGNEUR, vais-je appeler, sans que tu entendes ?
Crier vers toi : « Violence ! », sans que tu sauves ?
Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ?
Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent.
Cela ne nous rappelle-t-il rien ?:
Les réalités que nous vivons à Madagascar actuellement ?
Le thème de la convention annuelle d’Ankaramalaza fut cette année :
« (Le méchant dit en son cœur : Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais !)
Lève-toi, Éternel ! Ô Dieu, lève ta main ! N’oublie pas les malheureux ! »
(Psaume 10:(11)-12)
Beaucoup ont rapproché ce cri à celle des malgaches actuellement.
APPLICATION
En premier lieu :
Prenons exemple sur Habacuc et sur le psalmiste : crions à Dieu !
La souffrance n’est pas un signe d’abandon, mais un terrain de croissance.
Dieu utilise parfois la douleur pour purifier notre cœur, corriger notre marche et nous rapprocher de Lui.
Puis, attendons sereinement le secours de Dieu, comme Habacuc l’a fait.
• Dans l’épreuve, ne cherche pas d’abord à sortir de la souffrance, mais à entendre ce que Dieu veut t’y enseigner.
• La souffrance bien vécue peut devenir ton plus grand témoignage.
DIEU NOUS EXHORTE À ÊTRE PATIENTS
Habacuc 2:2-3
Alors le SEIGNEUR me répondit :
« Mets par écrit la vision, clairement, sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment.
Car c’est encore une vision pour le temps fixé ; elle tendra vers son accomplissement et ne décevra pas.
Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, sans retard. »
Définitions (du dictionnaire)
Patience :
• Aptitude à ne pas s’énerver face aux difficultés, à supporter les défaillances, les erreurs, etc.
• Qualité de quelqu’un qui sait attendre avec calme.
La Bible grecque utilise le mot hypomonè, qui désigne l’action d’endurer quelque chose de pesant.
Ainsi, la patience n’est pas une attitude passive, mais une confiance active : la capacité de tenir bon dans l’épreuve.
L’exemple d’Habacuc
Conscient de la détresse de son peuple, qui n’apporte que la souffrance dans son coeur, il a choisi, par un acte volontaire, de se réjouir malgré tout, du fait que Dieu était avec eux et qu’Il les sauverait.
Habacuc 3:17-18
Car le figuier ne fleurira pas,
La vigne ne produira rien,
Le fruit de l’olivier manquera,
Les champs ne donneront pas de nourriture ;
Les brebis disparaîtront du pâturage,
Et il n’y aura plus de bœufs dans les étables.
Toutefois, je veux me réjouir en l’Éternel,
Je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut.
La patience, parce que :
1. Elle façonne le croyant et le rapproche de Dieu
La patience permet un temps de maturation.
Dans l’Ancien Testament, il est dit que la patience est du côté de Dieu, tandis que l’impatience est du côté des hommes.
Elle éprouve et fortifie notre foi :
« Sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience.
Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
(Jacques 1:3-4)
Elle produit la croissance et la maturité spirituelles.
D’autres vertus mûrissent en nous : l’humilité, la repentance, la douceur, la persévérance, l’amour…
Elle développe en nous une sainte attitude dans l’attente de la délivrance.
« Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. » 2 Pierre 3:9
« si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, -je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays. » 2 Chroniques 7:14
2. Elle apporte la paix intérieure
La patience éloigne l’impatience, l’irritation, la colère… qui surviennent naturellement face au malheur.
Mais celui qui attend le secours de Dieu apprend petit à petit à vivre l’amour et la confiance en Dieu dans son coeur.
3. Elle conduit vers la vie éternelle
« Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation, car après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. »
(Jacques 1:12)
La patience n’est pas de la passivité, mais une confiance active :
c’est croire que Dieu agit, même quand rien ne semble bouger.
APPLICATION
La patience est un fruit de l’Esprit : Demander la force de l’Esprit
1. pour rejeter tout sentiment qui ne vient pas de Dieu — l’impatience, la colère, la haine, le désespoir, la rébellion…
« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces pour tous les hommes,
pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.
Cela est bon et agréable devant Dieu, notre Sauveur. »
(1 Timothée 2:1-3)
2. Se soumettre à tout ce que le Seigneur juge bon de nous infliger, comme un enfant se soumet à son père (sagesse juive).
Faire face à l’épreuve avec courage, grâce et foi.
L’attente n’est pas une perte de temps, mais le temps que Dieu utilise pour nous préparer à la bénédiction.
Remettons le contrôle à Dieu et faisons-Lui confiance.
C’EST PAR LA FOI QU’ON PEUT PERSÉVÉRER ET PATIENTER
« Le juste vivra par la foi. »(Habacuc 2:4) :
Dans les situations difficiles, c’est la foi qui sauve le juste.
Hébreux 11:1
Or, la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.
Selon ce verset, la foi, c’est :
• Croire en ce qui est invisible : Dieu ( Ses vertus : puissance, amour, sagesse, sainteté…), la réalité de Sa Parole et de Ses promesses.
• Avoir confiance : « assurance des choses qu’on espère ».
Selon Luc 17:5-6
Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente-nous la foi ! »
Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore : déracine-toi et plante-toi dans la mer, et il vous obéirait. »
Ce n’est pas la taille de la foi qui compte, mais le fait de l’avoir en soi ou non.
Même petite comme un grain de sénevé, elle peut déplacer le plus grand des arbres voire des montagnes dans d’autres passages de la Bible.
Avec la foi, autrement dit, avec Dieu tout est possible (Luc 1:37, 18:27).
APPLICATION
Je crois que :
• Dieu est présent dans ma vie.
« Dieu lui-même a dit : Je ne te délaisserai point et je ne t’abandonnerai point. »
(Hébreux 13:5)
Et nous pouvons affirmer :
« Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien ; que peut me faire un homme ? »
(Hébreux 13:6 / Psaume 118:6)
• Dieu est capable d’agir, même si la situation semble désespérée.
• Dieu agit pour mon bien, même si je ne comprends pas tout.
Sans Lui, ce qui est bon peut devenir mal ; avec Lui, même le mal peut produire du bien.
(Romains 8:28)
Faire confiance à Dieu, c’est déposer nos inquiétudes entre Ses mains.
Mais aussi :Veiller comme Habacuc, en guettant le secours de Dieu, dans la prière et en se nourrissant de Sa Parole :
« J’étais à mon poste, et je me tenais sur la tour ;
Je veillais pour voir ce que l’Éternel me dirait,
Et ce que je répondrais après ma plainte. » Habacuc 2:1
CONCLUSION
« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi.
Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage : j’ai vaincu le monde. »
(Jean 16:33)
Nous souffrons, nous sommes éprouvés, mais il y a un « mais » pour celui qui met sa confiance en Dieu : aucune souffrance n’est inutile quand on est avec Lui.
Celui qui demeure fidèle devient mature spirituellement et expérimente la paix qui vient de Dieu.
« Ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. » (Ésaïe 40:31)
Fpma Dijon, 05/10/25